Traduit à la lettre, le burn out donne "brûlure intérieure" bref, un mal qui vous consume. En langage médical on parle plutôt d'épuisement professionnel. "C'est la phase ultime et catastrophique du stress", résume Patrick Légeron, psychiatre et directeur de Stimulus, cabinet de conseil sur le stress professionnel.
Difficile à chiffrer, le burn out toucherait entre 5 à 10 % des salariés, à des degrés plus ou moins élevés. Ce phénomène ne se produit pas à l'improviste, il est précédé d'une période de stress prolongée et résulte d'un épuisement à la fois physique et psychologique. "Lorsque le stock émotionnel est épuisé, on assiste à une déshumanisation de la personne", explique Patrick Légeron.
Détecté pour la première fois chez des professionnels émotionnellement très exposés, tels que les infirmières, les pompiers ou les policiers, le burn out touche aujourd'hui potentiellement l'ensemble de la population. Le docteur Légeron nous aide à en détecter les symptômes.
Les signes avant-coureurs
Ces premiers signes sont révélateurs d'un grand stress, particulièrement violent ou fréquent. Ils se concrétisent par des palpitations, les mains moites, des suées, une digestion difficile, des troubles du sommeil, une consommation accrue de tabac et d'alcool ou encore une émotivité exacerbée.C'est à ce moment qu'il faut mettre le holà car la situation est encore réversible. Pour Patrick Légeron, il s'agit d'une période d'alerte :"l'être humain est une machine complexe qui envoie des signaux quand elle arrive en surchauffe. C'est le rôle des managers de repérer ces signes avant-coureurs".
Les symptômes physiques
Une fois la période de stress extrême passée, c'est au contraire un état léthargique qui est caractéristique du burn out. La composante physique se traduit par les symptômes suivants :
Les symptômes psychologiques
La deuxième composante est d'ordre mental. L'énergie psychologique est épuisée, ce qui induit une perte d'énergie et de motivation, "même se lever représente un effort considérable", commente Patrick Légeron. Une apathie qui se décline à tous les niveaux :
Comment s'en sort-on ?
Selon le degré d'avancement du burn out, il est possible de s'en sortir. Patrick Légeron prévient : "c'est une notion qu'il faut utiliser avec précaution, lorsqu'il y a réellement burn out, il y a incapacité à travailler."
Un arrêt de travail est donc la première des conséquences. "En aucun cas, on ne peut laisser une personne souffrant de burn out dans son milieu professionnel", précise Patrick Légeron.
Après, s'ensuit un longue période de traitement à base de médicaments et de psychothérapie. Et même après guérison, une difficulté reste encore à surmonter, la reprise d'une activité professionnelle. "Il y a peu de temps, nous avons traité le cas d'un cadre d'environ 45 ans, victime d'un burn out. Après neuf mois d'arrêt, il est aujourd'hui physiquement et mentalement reconstruit mais il craint de retourner dans le milieu professionnel. Il a perdu l'estime de soi et a très peur de ne pas être capable de retravailler", raconte Patrick Légeron.
Si vous en ressentez le besoin ou si vous avez des questions, n'hésitez pas à prendre contact avec le le CHSCT, le médecin du travail et votre médecin traitant qui pourront rapidement prendre des dispositions pour vous aider.
Vous vous reconnaissez, contactez-nous !
cfdtadeccoidf@yahoo.fr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire