Le marché de l'emploi cadre est stable



CFDT Cadres | par admin2
Le nombre de recrutements de cadres devrait s’établir à 163 200 sur l’année 2014.

Selon l’Apec, le nombre de recrutements de cadres devrait s’établir à 163 200 sur l’année 2014, un niveau comparable à celui de l'année dernière (sachant cependant que celui-ci avait baissé en 2013 d'environ 10% avec notamment une situation vraiment mauvaise pour les cadres séniors). Le marché de l’emploi cadre serait donc stable. Cette stabilité des recrutements ''est notamment à mettre en lien avec une croissance économique modeste et une grande prudence des entreprises'', l'Apec soulignant ''qu'il faudra attendre 2015 et surtout 2016 pour retrouver un potentiel de reprise et les niveaux d’embauches d’avant crise, proches de ceux observés en 2008''. Les jeunes issus de l’enseignement supérieur et les séniors auront davantage de difficultés sur un marché qui va rester favorable aux cadres ayant de 1 à 15 ans d’expérience. Dans ce contexte, les cadres, qu’ils soient débutants ou confirmés, sollicitent l’appui de professionnels.

Il est ainsi difficile d’anticiper une amélioration. Les entreprises disposant de réserves de productivité et toujours préoccupées par le redressement de leur taux de marge ne devraient pas, à court terme, recruter massivement. Selon l’Insee, l’emploi dans le secteur marchand pourrait reculer en 2014 (-22 000 postes) alors que dans la sphère non marchande 60 000 postes pourraient être créés grâce aux emplois d’avenir (jeunes sans emploi peu ou pas qualifiés). Au total 56 000 emplois pourraient être créés mais cela s’avèrerait insuffisant pour absorber la hausse de la population active (+ 124 000 en 2014). Le taux de chômage pourrait atteindre les 9,8 % en France métropolitaine en 2014. Le retour d’une croissance durable mais modérée serait encore insuffisante pour améliorer de façon prégnante la situation du marché du travail. Seraient particulièrement concernés les séniors en recherche d’emploi, davantage touchés que les autres par la hausse du chômage et particulièrement le chômage de longue durée (source : Apec, Le marché de l'emploi cadre stable en 2014 · Prévisions 2014 - 2016 des recrutements de cadres en France).

Temps et charge de travail : maintenir les équilibres


 


CFDT Cadres |  par jerome chemin
 
La CFDT Cadres revendique un droit au repos et la mise en place d’espaces de dialogue sur le travail.

Les frontières de l’entreprise n’existent plus car les cadres travaillent partout (ils sont de plus en plus nomades) et tout le temps (y compris le soir et le week-end). Leur charge de travail augmente : gestion croissante des imprévus, immédiateté de l’information, utilisation intensive de la messagerie (mails, téléphone, messagerie instantanée…)… Les tâches opérationnelles se cumulent avec celles de management. Leurs équilibres de vie sont de moins en moins satisfaisants : temps de travail, temps de repos et vie privée s’entremêlent. Le risque de burn-out se généralise : tous les salariés sont concernés quel que soient leurs secteurs d’activité. Les femmes cadres vivent de manière exacerbée ces situations. Des leviers d’action existent :
Rappelons le code du Travail :
• Art. L4121-1 et suivants du code du travail : L’employeur est tenu envers son salarié d’une obligation de résultat relative à la protection de sa sécurité physique et mentale.
• Art. 4612-1 : Le Comité d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail assure le suivi de la charge de travail.
• Art. L 2313-2 : Les Délégués du Personnel disposent d’un droit d’alerte et sont compétents en cas d'atteinte dans l'entreprise aux droits des personnes, à leur santé physique et mentale.
• Art. L3121-46 : L'entretien annuel obligatoire porte notamment sur la charge de travail du salarié, l'organisation du travail dans l'entreprise et l'articulation entre l'activité professionnelle et
la vie personnelle et familiale.
Par ailleurs, l’accord national interprofessionnel du 19 juin 2013 ''vers une politique d’amélioration de la qualité de vie au travail et de l’égalité professionnelle '' est essentiel :
• « la performance d’une entreprise repose à la fois sur des relations collectives constructives et sur une réelle attention portée aux salariés en tant que personnes » (préambule). Cette attention
passe par le souci de mieux équilibrer la vie professionnelle et la vie personnelle, de relier l'efficacité et la santé, de réduire les écarts entre l'idéal professionnel et la réalité des pratiques.
• L’accord invite les entreprises à développer « …des initiatives […] favorisant l’expression directe des salariés sur leur travail » (article 12) par le biais d’espaces de discussion. « Les restitutions
issues des espaces d’expression peuvent fournir à l’employeur, des éléments de réflexion sur, d’une part, d’éventuelles évolutions de l’organisation du travail tournée vers davantage d’autonomie et d’autre part, sur le rôle et les moyens du management. »





Stages: nouvelle loi et réelles avancées

image





par Service juridique - CFDT
Le Parlement a adopté ce 26 juin une proposition de loi tendant au développement, à l’encadrement des stages et à l’amélioration du statut des stagiaires. Cette nouvelle loi, soutenue par la CFDT, apporte de réelles avancées sur le statut et le déroulement du stage, à compter de la rentrée 2015.

Bon à savoir : les stagiaires concernés par cette loi sont les étudiants inscrits dans un établissement d'enseignement qui dispense une formation supérieure, diplômante ou non. Ces stages en milieu professionnels peuvent être accomplis à titre obligatoire ou optionnel. Une convention tripartite doit être signée entre l’établissement d’enseignement, le stagiaire et l’entreprise d’accueil (1).  


 La proposition de loi sur l’encadrement des stages, adoptée ce 26 juin par le Parlement, s’inscrit dans la continuité de l’accord national interprofessionnel du 7 juin 2011 sur l’accès des jeunes aux formations en alternance et aux stages en entreprise, signé par la CFDT.
Cette loi crée de nouveaux droits pour les stagiaires et de nouvelles obligations pour les employeurs, à compter de septembre 2015 (2). 
  • Principales mesures de la loi
 -          Limitation du recours abusif aux stagiaires. La loi limitera le nombre de stagiaires  dans l’entreprise (3). En cas de non-respect du quota maximum, l’employeur s’exposera à une amende administrative de 2000€ par stagiaire concerné pouvant en cas de récidive passer à 4000€. La durée du stage restera limitée à 6 mois, sauf que désormais aucune dérogation ne sera possible (4).
-          Renforcement des pouvoirs des inspecteurs et contrôleurs du travail. Les stagiaires devront désormais être inscrits dans le registre unique du personnel.
-          Hausse de la gratification minimale. Aujourd’hui, dès que le stage dure plus de deux mois (soit dès deux mois et 1 jour), le stagiaire touche une gratification dont le montant est fixé par convention de branche ou accord professionnel étendu ou à défaut par décret à 12.5% du plafond horaire de la sécurité sociale (soit 436.05).
Avec cette loi, les conventions signées à partir de septembre 2015, sauf dispositions plus favorables, prévoiront une gratification minimale de 15% du plafond horaire de la sécurité sociale (soit 523.26€) (5).
-          Un statut amélioré et plus proche de celui du salarié. Le stagiaire pourra avoir accès au restaurant d’entreprise, aux titres-restaurant, à la prise en charge des frais transports. L’employeur devra veiller comme pour les salariés à ce qu’il ne dépasse pas les durées maximales de travail (6). De plus, pour les stages de plus de deux mois, la convention devra prévoir des congés et autorisations d’absences au cours du stage.
-          Une meilleure qualité du stage. Il sera prévu un double encadrement du stagiaire : un tuteur, au sein de l’entreprise, chargé de l’accueil du stagiaire (7) et un enseignant référent au sein de l’établissement d’enseignement (8).
-          Des recours contentieux facilités. La requalification de la convention de stage en contrat de travail sera portée directement devant le bureau de jugement du Conseil de prud’hommes. Il aura un mois à compter de sa saisine pour statuer sur le fond. Pour les accidents du travail, l’établissement d’enseignement pourra désormais se retourner vers l’employeur en cas de faute inexcusable de celui-ci.
  • Aller plus loin?
 Il est incontestable que cette nouvelle loi apporte de réelles avancées pour les stagiaires. Elle aurait pu aller encore plus loin avec une augmentation de la gratification plus importante (qui est finalement que de 87 €) et  une entrée en application de la loi dès la rentrée 2014.
Enfin, il est regrettable que la proposition faite par les sénateurs d’ouvrir la gratification dès que le stage dure plus d’un mois ne se retrouve pas dans le texte définitif.  

(1) Cette nouvelle loi ne concerne pas les apprentis qui sont des salariés de l’entreprise.
(2) Un amendement gouvernemental a accordé, sans attendre septembre 2015, une dérogation aux employeurs du monde agricole à leur obligation d’indemniser les stages supérieurs à 2 mois.
(3) Le quota maximum de stagiaire sera fixé par décret.
(4) Un délai d’adaptation de 2 ans est accordé aux établissements d’enseignement pour certaines formations qui seront citées par décret.
(5) Augmentation en deux étapes : 43.50E en 2014 et 43.50E en 2015.
(6)  L’entreprise doit établir  un décompte des durées de présence. En cas de non-respect, l’employeur risque une amende administrative (cf. quota maximum des stagiaires).
(7) Un décret fixera le nombre de stagiaire par tuteur.
(8) Missions détaillées à l’article L. 124-2 du Code de l’éducation.