par Emmanuelle Pirat
Cette année, la Journée internationale des femmes a pris une résonance particulière en Europe et en France. Après le débat nauséabond qui rebondit en Espagne autour de la réduction drastique du droit à l’IVG, les slogans haineux entendus en France lors de récentes manifestations réactionnaires nous heurtent dans nos convictions. La CFDT réaffirme qu’elle ne transigera pas avec la liberté et les droits des femmes, qui passent par le droit à la contraception et à l’avortement.
En
matière de droits des femmes, les acquis – même ceux que l’on pouvait
croire les plus solides – sont toujours susceptibles d’être remis en
question. En France, les débats parlementaires lors du projet de loi sur
l’égalité hommes-femmes en janvier ont révélé combien les anti-IVG
n’avaient pas désarmé. Et combien certaines propositions réactionnaires
de parlementaires (telles que le déremboursement de l’IVG) obtenaient
audience.
En
Espagne, les menaces sont encore plus inquiétantes et précises : le
gouvernement a annoncé en décembre 2013 un projet de loi (non encore
adopté à ce jour) prévoyant d’interdire l’avortement, sauf dans quelques
cas très restrictifs. Cette loi, qui substitue au
droit à l’avortement une « loi organique de protection de la vie du
fœtus et des droits des femmes enceintes », constitue une véritable
régression dans un pays qui a souvent été à l’avant-garde en Europe en
matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. La CFDT a
d’ailleurs appelé à soutenir et à venir manifester, aux côtés des femmes
et des syndicalistes espagnoles, le 1er février, pour le retrait de ce texte.
Ces dernières semaines ont également vu se développer une campagne de désinformation hystérique concernant l’ABCD de l’égalité, qui a largement semé le trouble et la confusion chez les parents. Cette campagne a également jeté le discrédit sur ce dispositif pédagogique, qui vise en réalité à lutter contre les inégalités (par une sensibilisation aux stéréotypes et préjugés liés au genre). La CFDT a rappelé son engagement résolu « dans la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes au travail et dans la société. Nous agissons pour faire reculer ces inégalités et savons qu’il est nécessaire de lutter contre ces stéréotypes sexués qui enferment les femmes et les hommes dans des choix d’orientation et de métiers prédéterminés ».
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