CFDT Cadres | par laumah
La moitié des cadres déclarent l’organisation du travail dans leur entreprise instable au cours des trois dernières années.
L’étude Apec sur l’évolution de l’organisation du travail des cadres
porte un regard approfondi et novateur sur le vécu par les cadres des
évolutions organisationnelles. Le changement est devenu un état
permanent des entreprises et, non sans paradoxe, le souci constant de
(re)mise en ordre apparaît lui-même comme… créateur de désordre.
Conséquence, les cadres consacrent de plus en plus de temps à gérer
cette instabilité. Par ailleurs, le pilotage ou le management par projet
s’est installé partout. Il n’échappe pas aux cadres que la mise en
musique, la réussite finale de la démarche et le maintien durable de la
motivation ne sont pas garantis par la seule existence d’un cadre
organisationnel. Les cadres ont ainsi plus de travail à faire et de
façon plus réactive. En même temps, ils doivent apprendre à connaître et
maîtriser les critères de leur propre performance - comment être sûr
de contribuer de manière optimale - parce qu’ils sont évalués sur les
seuls résultats et non sur les moyens mis en œuvre ! Parmi les taches en
plus, il y a pour de plus en plus de cadres l’organisation du travail
elle-même.
Entre
le travail normatif exigé par les procédures de suivi et de contrôle et
la pression induite par les flux de communication en termes de
réactivité attendue ou supposée et de surgissement des urgences, il y a
une contradiction évidente. La capacité à répondre à ces deux exigences
divergentes constitue un véritable défi que les cadres relèvent au
quotidien. L’enquête montre qu’il y a un fort consensus, plus ou moins
explicite cependant, pour plus de régulation dans les pratiques, ce que
corroborent les directions des ressources humaines interviewées :
certaines entreprises cherchent à développer des usages matures, tandis
que certains cadres ne cachent pas qu’ils ont atteint un seuil de
saturation et tentent de reprendre le contrôle. Il est aussi ressorti de
cette enquête qualitative que les cadres avaient rarement l’occasion de
parler longuement de leur travail dans un contexte sans enjeu pour eux.
Comment alors reprendre le contrôle de son travail ? Parler du travail
lui-même devient une nécessité. Etre capable de transformer le désordre
établi en qualité de vie du travail passe par la création d’espaces de
prise de parole sur le travail, où le dialogue professionnel peut
s’instaurer et la recherche performance collective trouver ses repères.
Les cadres sont bien celles et ceux qui, au sein des entreprises, font
vivre les organisations.
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