Francois Davy notre ex-PDG nous livre dans un ouvrage récemment publié sa vision idéal du travail.
C'est un peu dommage qu'il n'est pas souhaité partager sa vision idéale du travail avec les Salariés d'Adecco.
Au lieu de ça, il n'a laissé qu'un champs de ruine et fait de notre entreprise un endroit ou il ne fait pas bon vivre.
Incroyable, des visions de société du travail idéale après avoir organisé un plan social dans sa propre entreprise et favorisé le départ de nombreux cadres. !!
Article publié dans le Figaro
EXCLUSIVITÉ - Depuis son départ surprise début juillet de la tête d'Adecco France, François Davy n'a pas chômé. L'ex-président du comité Emploi du Medef - dont le rapport qui lui avait été commandé par Laurence Parisot n'a d'ailleurs jamais été publié - a profité de ses vacances pour rédiger un intéressant essai sur l'emploi, intitulé "Une société heureuse au travail", qui sera publié le 6 octobre aux éditions Nouveaux débats publics. "L'emploi, c'est pour la plupart des gens quelque chose qui ne va pas de soi et c'est bien compréhensible, écrit François Davy dans l'introduction de son livre que "Les dessous du social" ont pu lire en avant-première. On n'est pas préparé à entrer sur le marché du travail, pas préparé au monde de l'entreprise, peu préparé à se former, pas formé à la gestion de sa propre carrière et on se retrouve dans un grand désarroi quand on perd son emploi, désemparé devant la complexité de toutes les mesures existantes, pertinentes parfois, mais trop nombreuses et complexes."
En 240 pages bien troussées, l'ex boss d'Adecco nous livre un tableau apocalyptique, mais réaliste, du marché de l'emploi en France, en faisant au passage l'apologie de l'intérim, le meilleur "passeport vers une première expérience professionnelle". Des politiques publiques "au mieux inefficaces, au pire contre-productives" - "la politique de l'emploi ne constitue-t-elle pas le meilleur exemple d'une politique gouvernementale qui, depuis 30 ans, n'a jamais atteint son objectif (plein emploi, baisse du chômage des jeunes, suppression du chômage structurel...) malgré toutes les bonnes volontés mises en œuvre", dénonce-t-il ainsi - à l'absence de "fluidité du marché du travail" en passant par la culture de la formation "à un coup" et une école qui contribue désormais à "accroitre les inégalités sociales et culturelles", tout le monde en prend pour son grade. Le constat est sans appel et la conclusion, tout aussi limpide : "Cela ne peut plus durer !"
Là où le livre pêche, c'est dans l'absence de propositions pour aller vers la société du travail "idéale" que François Davy annonce pour dans dix-quinze ans. Pour lui, c'est une évidence et on va y aller, naturellement, parce que nécessité fait loi. A titre personnel, je ne partage pas ses convictions ni ses certitudes. Alors quelle est donc cette "société heureuse du travail" que nous prédit l'ex-PDG d'Adecco ? Tous les acteurs du marché de l'emploi (Pôle emploi, les missions locales, les agences d'intérim, les associations, les PLIE, les entreprises...) travailleront en synergie au niveau local. Le niveau de décision optimale sera le bassin d'emploi et une harmonie régnera entre tous les acteurs dont les décisions ne seront plus guidées que par la recherche de l'intérêt général. Ça fait rêver même si ça ressemble comme deux gouttes d'eau à la politique que mène actuellement Xavier Bertrand, le ministre du Travail, sur le front de la lutte contre le chômage... "Dans le monde de l'emploi tel que je l'imagine dans 10 ans, les entreprises agiront concrètement pour améliorer le bien-être de leurs salariés", affirme-t-il encore. Mieux, les multinationales "devront rendre des comptes sur les niveaux de satisfaction de leurs employés et sur leur capacité à garder leurs meilleurs éléments" de la même manière qu'elles portent aujourd'hui la plus grande aujourd'hui, voire la seule, à leur capital financier.
Dans cette société idéale du travail "de dans dix ans", comme diraient les Guignols, les entreprises et l'éducation nationale travailleront en parfaite complémentarité, dans l'intérêt des élèves. Les enseignants seront mieux rémunérés et passeront plusieurs semaines en entreprise lors de leur formation. "Enseignants et entrepreneurs prendront conscience de leurs contraintes respectives, et surtout pourront échanger utilement sur les principaux métiers et leurs évolutions, des informations qui pourront utilement être transmises aux élèves", promet François Davy. Franchement, on en est encore loin quand on voit à quel point les syndicats de profs aujourd'hui crient au scandale dès qu'une entreprise essaye de franchir le portail des écoles... Les jeunes et les seniors ne sont plus "les oubliés de l'emploi". Ils représenteront au contraire une chance pour les entreprises. L'apprentissage sera devenue la voie royale pour s'insérer en entreprise, des "formations comportementales" seront dispensées aux jeunes à l'école et les vieux verront leurs "atouts valorisés". Et je passe sur le chapitre "discrimination" où l'auteur indique que "la diversité des parcours, des origines, des expériences sera un atout non seulement apprécié, mais recherché." Je serais méchant, je dirai que la société heureuse au travail que nous décrit François Davy est celle de Oui-Oui, le meilleur ami de mon fils de 6 ans !
Heureusement, le livre de François Davy ne se résume pas à cette société du travail que je qualifierai d'idéaliste, plus qu'idéale. Rien que pour le constat sans concession et très réaliste du marché actuel de l'emploi, il vaut le coup. Je ne prendrai qu'un seul exemple. Davy s'insurge à juste titre contre la stratégie des entreprises qui consiste à verser de fortes primes de licenciements afin de se dégager de leurs obligations de reclassement. "Ce n'est pas une bonne politique de distribuer aux personnes licenciées des sommes élevées au titre du préjudice et de partir avec la conscience (prétendument) tranquille, sans s'occuper de leur futur reclassement, affirme-t-il. En vérité, la seule chose importante est que les salariés licenciés retrouvent du travail ; et l'on constate quasiment dans tous les cas que plus ils reçoivent une prime importante, moins ils se préoccupent de leur retour à l'emploi." Pour lui, les entreprises doivent avoir "des responsabilités plus fortes en matière de reclassement plutôt que de signer de gros chèques". Un discours rare mais bienvenu dans la bouche d'un grand patron que les candidats à la présidentielle seraient bien inspirés de reprendre...
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