Agir sur le travail

Patrick Pierron, secrétaire national de la CFDT, présente le chantier "Agir sur le travail".
La question du travail est une préoccupation de longue date de la CFDT. En quoi le chantier "Agir sur le travail" est-il différent ? 

Ce chantier s’inscrit dans le prolongement des travaux que nous menons depuis presque quarante ans sur le travail et ses mutations. Mais c’est une nouvelle étape. Au début des années 70, nous posions déjà la question des dégâts du progrès. Puis, il y a eu le chantier sur l’intensification du travail et les enquêtes TEQ (Travail en questions). Et plus récemment, les rencontres avec les salariés du privé ou les "3 jours fonctions publiques", pendant lesquels nous avons entendu le témoignage de centaines de salariés et d’agents sur leur travail au quotidien. Tout cela nous a permis d’acquérir une connaissance et une expertise reconnues quant aux évolutions du travail et leurs conséquences sur la vie des salariés. Avec ce chantier "Agir sur le travail", nous voulons aller plus loin, dépasser le diagnostic. En travaillant tout particulièrement sur les thèmes les plus prégnants que nos enquêtes ont permis de mettre à jour et qui représentent les principales sources de souffrance au travail. Nous voulons aussi changer de focale: plus seulement en traitant les conséquences, mais en intervenant en amont, sur les sources mêmes de souffrance au travail. A savoir: les organisations du travail, les modes de management et le manque de reconnaissance du travail et de l’investissement des salariés.
De quelle manière ?
La mise à mal des collectifs de travail «traditionnels», mais aussi une certaine institutionnalisation de nos institutions représentatives du personnel (IRP) nous obligent à créer de nouveaux espaces d’expression ou de confrontation dans les entreprises ou les services des fonctions publiques. Il s’agit de recréer les conditions d’échanges sur toutes les dimensions du travail, des pratiques professionnelles aux difficultés rencontrées, pour élaborer collectivement des réponses. Ces groupes d’expression seront accompagnés par de militants «ressources», qui vont être spécialement formés. Et nous souhaitons y impliquer autant que possible l’encadrement de proximité, touché de près par tous les changements organisationnels. Trente expérimentations sont prévues, sortes de «laboratoires» d’un nouveau dialogue social local, dans des établissements du privé comme du public, des PME, des sites de grands groupes industriels, des services d’hôpitaux, etc. Pour certaines, ce sont les directions elles-mêmes qui nous ont sollicités, intéressées par notre démarche. Le lancement est prévu en septembre et nous ferons le bilan à l’été 2012, sur ce qui a marché ou pas, sur ce que cela a changé ou pas dans les entreprises...
La CFDT lance en parallèle une grande enquête sur le travail. Quel est son objectif ?
Nous lançons en effet cette enquête ce mois-ci, et chacun est invité à y répondre. L’ambition en est de construire un baromètre de la vie au travail. Il est conçu pour permettre d’évaluer l’impact de notre projet, de voir si les terrains choisis et notre façon de procéder participent bien à l’amélioration de la qualité de vie au travail... ce qui est bien l’objectif ultime!
Propos recueillis par Emmanuelle Pirat

Dernières nouvelles suite au mouvement social.


La CFDT, 1ère organisation syndicale de l’entreprise, a déjà été reçue par la direction. 
Celle ci lui a demandé de lui faire des propositions réalistes afin d’apaiser les tensions dans le réseau et les centres de service.
Nous avons parlé des principaux obstacles et problèmes majeurs. Nous avons  proposé de revaloriser les fixes notamment pour les bas salaires (augmentation de 3% sur les fixes inférieurs à 2300€). Un groupe de travail pour la refonte du système de rémunération sera mis en place. Nous avons ensuite parlé de la revalorisation  des taux de commissionnement, car entre la crise et le passage à PeopleSoft V9, ce taux a été divisé de moitié pour certains.

Même s’il y a un minimum garanti salarial annuel de 20000€ chez Adecco, la valeur perçue par le collaborateur est bien moindre compte tenu de la prime de fin d’année, de la mutuelle et des tickets restaurants qui viennent amputer le revenu net chaque mois.

Nous avons évoqué le travail très difficile de beaucoup de salariés de l’entreprise :
-       Responsables d’UO, DAM et CA DA  qui ne sont pas  reconnus à leur juste valeur.
-       Salariés des centres de Gestion, Services et autres UTA.
-       Salariés des agences qui croulent sous le travail et les reporting
-       Et tous les autres en DR ou ailleurs, etc…

Nous les avons à nouveau alertés sur un sous-effectif chronique dans les agences qui comme c’est trop souvent le cas, sont tenues par des stagiaires.

Nous avons suggéré une prime de vacances, comme geste immédiat qui pourrait soulager les budgets des familles et avons proposé un sondage auprès des salariés concernant le statut assimilé cadres qui ne se justifie pas pour les employés.

Nous avons en final demandé le paiement des journées de grève.
Toutes les organisations syndicales devraient être reçues dans la foulée et nous devrons nous rencontrer courant juillet pour entamer des négociations sérieuses.